L’occupation temporaire, une solution dans la lutte contre le sans-abrisme?
- Claudie jacoutot
- 26 févr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 févr.

Alors que
-le nombre de personnes sans domicile* en France (350 000) a plus que doublé en 10 ans,
- sur la Métropole de Lyon plus de 22 000 personnes sont sans logement (12 000 sont hébergés en hébergement d’urgence et 10 000 restent sans solution autre que la rue, des campements, des quais, chez des tiers …);
Alors qu’un collectif inédit de 40 associations poursuit l’Etat en justice pour #NonAssistancepersonnesMallogees;
Penchons-nous sur les solutions que peuvent, modestement, apporter les acteurs privés de la fabrique de la Ville (aménageurs, promoteurs, …) dans le cadre d’occupations temporaires.
Ces opérateurs peuvent en effet avoir ponctuellement des actifs vacants (du fait de la conjoncture ou du fait du délai nécessaire à la maturation de certains projets). Cette contrainte (coût du portage, risques de squat et de dégradation, altération du bâti…) peut utilement être transformée en opportunité pour répondre à des besoins en matière d’hébergement temporaire.
Les actifs concernés peuvent être, pour une durée variable, de 6 mois à 2 années ou plus:
-des terrains destinés à être aménagés ou construits,
-des bâtiments de logements destinés à être réhabilités ou démolis,
-des bâtiments tertiaires en attente de reconversion,
-des bâtiments industriels ou locaux d’activité vacants,…
Plusieurs promoteurs nationaux et bien sûr Lyonnais sont déjà engagés dans cette démarche. Par exemple, j’ai eu pour ma part l’occasion de mettre à disposition en 2018, pour quelques années, un terrain à habitat et humanisme destiné à accueillir un village mobile.
Malgré les précautions juridiques contractuelles, le principal frein reste souvent la peur relative aux conditions de restitution du bien (respect du délai/état des locaux). Je recommande aux opérateurs de bien choisir l’association à qui ils confient leur bien.
Aujourd’hui sur Lyon, pour lever ce frein, nous avons la chance d’avoir l’entreprise des possibles (fonds de dotation, créé en 2019 par Alain Mérieux ,qui fédère près de 200 entreprises), qui se positionne comme un tiers de confiance entre les entreprises propriétaires et les associations référencées et se porte garante de la date de sortie du site et de l’état de restitution des locaux.
Sans doute, connaissez-vous d’autres heureuses initiatives sur vos territoires.
Bien sûr, la contribution des acteurs privés restera limitée au regard des besoins énormes. Mais l’occupation temporaire dans l’immobilier vacant concerne également les bailleurs sociaux qui se mobilisent, ainsi qu'en premier lieu les collectivités locales, au sein de leur patrimoine privé ou bien de leur patrimoine public affecté (gymnases, écoles, et autres usages ou services publics) où il pourrait être fait appel à la notion de #chronotopie…
Souhaitons que les initiatives se multiplient…
*ce chiffre inclut les personnes sans abri, en habitation de fortune, en hébergement collectif, à l’hôtel, en centre d’accueil de demandeurs d’asile ou hébergés dans un logement associatif.
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